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Histoire

L’Afrique des musées: Le musée national du Bardo en Tunisie

Le musée national du Bardo à Tunis, en Tunisie, est considéré comme l’un des plus grands musées sur le continent africain et l’un des plus beaux du monde. Dix ans après la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, cinq ans après le terrible attentat du 18 mars 2015 au Bardo et un an après le début de la pandémie du Covid-19, quels sont aujourd’hui les enjeux du musée ? Entretien avec Fatma Naït Yghil, historienne, archéologue, spécialiste de l’époque romaine, et directrice du musée national du Bardo.
RFI : Quel est le côté unique du musée national du Bardo ? 
Fatma Naït Yghil : Il est unique par sa riche collection de mosaïques. En plus de la beauté extrême des représentations, il offre un accès, figuré par l’image, à ce qui est attesté dans les sources écrites, les sources littéraires, les sources épigraphiques. D’où son importance pour les chercheurs, les archéologues et historiens. Cette iconographie représente pratiquement tous les thèmes qui ont marqué les croyances, les religions, païennes, juives, chrétiennes, musulmanes, la vie quotidienne des Romano-Africains, à l’instar des loisirs, etc. Tous les objets archéologiques exposés ont été découverts sur le sol tunisien, dans les différents sites archéologiques : du nord au sud, datant de la préhistoire, de la période punique, romaine, vandale, byzantine, islamique et moderne... À cela s’ajoute le monument en lui-même, un palais beylical, donc royal, avec une extrême beauté architecturale méditerranéenne arabo-musulmane. Un beau mélange de différentes civilisations qui fait que ce musée ait une identité : l’histoire et la mémoire des Tunisiens.
Votre musée propose une visite des 101 pièces maîtresses du musée. Quelle est la « Joconde » du Bardo ?
La « Joconde » du musée est la grande mosaïque actuellement exposée dans le hall, celle du Triomphe de Neptune [l’une des plus grandes dans toute l’Afrique, ndlr].
« Le Triomphe de Neptune », pièce du IIe siècle apr. J-Chr., la plus grande mosaïque de Tunisie, accueille les visiteurs dans le hall d’entrée du Musée national du Bardo.
« Le Triomphe de Neptune », pièce du IIe siècle apr. J-Chr., la plus grande mosaïque de Tunisie, accueille les visiteurs dans le hall d’entrée du Musée national du Bardo. © Musée national du Bardo
En 2005, le musée du Bardo accueillait encore 500 000 visiteurs, en 2011 autour de 200 000, et en 2015, l’année de l’attentat, seulement 40 000 visiteurs. Combien d’entrées avez-vous enregistrées en 2019 et 2020 ? 
Le nombre des visiteurs avait bien augmenté en 2018. En 2019, on était presque au niveau de l’année 2014 qui est un repère pour nous, car elle précède l’année de l’attentat. Avec la crise, le public, ce s...   

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