Il y a dix ans, la Tunisie ouvrait une nouvelle page de son histoire. Après 23 années au pouvoir, le président Ben Ali fuyait son pays, conséquence d’un mois de manifestations sans précédent. Une révolution qui ouvre alors la porte de la démocratie au peuple tunisien.
Voilà une décennie que la Tunisie a ouvert un nouveau chapitre, non sans difficultés mais avec une rapidité inédite. L’événement qui va entraîner la chute du régime que nombre de Tunisiens pensaient inébranlable se produit le 17 décembre 2010 quand Mohamed Bouazizi, un jeune marchand de Sidi Bouzid (centre-ouest), s’immole par le feu pour protester contre la saisie de sa marchandise.
Dès lors et durant quatre semaines, les manifestations, d’abord contre le chômage puis contre le régime, se répandent dans le pays comme une traînée de poudre, ne restant plus cantonnées aux seules régions intérieures depuis longtemps plus défavorisées par rapport à celles du littoral. Considérées comme « non-violentes » selon les observateurs, elles ne seront pas pour autant épargnées par la brutalité du régime. Le bilan officiel de ce mois de heurts entre manifestants et forces de l’ordre, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, est de 219 morts et 510 blessés.
Mais malgré la répression policière, les manifestants restent déterminés à en finir avec les 23 années de règne du président Ben Ali, accusé entre autres de corruption et de violations des droits humains. Pari inédit réussi le 14 janvier 2011 : le président s’enfuit en Arabie saoudite. Celui qui, en 1987 lors de sa prise de pouvoir, promettait « une société juste, équilibrée, démocratique » meurt en septembre 2019 à Jeddah.