À Antananarivo, la capitale malgache, les problèmes d’approvisionnement en eau s’aggravent. Les Tananariviens sont habitués aux coupures d’eau de plusieurs heures notamment, à cause de la vétusté des installations et d’une capacité de production insuffisante par rapport au nombre d’habitants, avec, notamment, un manque de 100 000 m3 au quotidien. Mais ces derniers jours, dans plusieurs quartiers excentrés, les habitants se plaignent de ne plus avoir d’eau.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain
Dans le quartier d’Andraisoro, l’eau ne coule d’habitude qu’en pleine nuit, une situation qui exaspérait déjà les habitants, mais, depuis quatre jours plus une goutte ne sort des robinets explique Miadamanjaka : « L’eau, ici, c’est comme de l’or. Je ne dors pas depuis le début de la semaine parce que je me lève tout le temps pour vérifier si l’eau est revenue. Quand il y en a, c’est seulement entre 1h et 4h du matin. Nous sommes obligés de nous lever au milieu de la nuit pour laver nos vêtements, nous laver et remplir des bouteilles et des bidons et après on doit partir travailler. »
La citerne est « presque vide »
A quelques mètres de là, à Tsarahonenana, une citerne de 10 m3 d’eau a été installée. Des dizaines de bidons se sont accumulés autour. Madame Jeanne, 50 ans est la fontainière du quartier : « Il est midi, la citerne est presque vide et regardez tous les bidons qu’il reste à remplir. Je ne sais plus quoi dire aux gens. Les habitants, ici, souffrent beaucoup. Il faut que l’État trouve une solution rapidement parce que sinon ils vont se révolter. »
Ce sont 120 citernes qui ont été installées dans toute la capitale, mais pour Nirina, mère de cinq enfants, cette solution d’urgence n’est plus tenable : « Je perds trois ou quatre heures par jour à attendre ici pour avoir de l’eau ! Pour moi, cette situation, c’est comme un affront envers les gens parce qu’on n’a pas d’eau pour se laver correctement. On doit économiser au maximum. On lave le linge qu’une fois par semaine. »
Faibles précipitations
La Jirama, la société de distribution, indique que l’aggravation des problèmes de fourniture en eau est due aux faibles précipitations (et à la période d’étiage). Des travaux sont en cours pour augmenter – de 40 000m3 par jour – la capacité de la centrale de production de la capitale.
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