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Ouganda: l’opposant Bobi Wine porte plainte devant la CPI contre le président Museveni

À quelques jours de l’élection présidentielle prévue le 14 janvier, le candidat Bobi Wine a annoncé lors d’une conférence de presse en ligne ce jeudi le dépôt d’une plainte par ses avocats à la Cour pénale internationale contre le président Yoweri Museveni et d’autres officiels. Durant la conférence, perturbée quelques instants par l’interpellation de l’opposant, sorti de force de son véhicule par des policiers, les avocats ont détaillé le dossier reçu par l’institution judiciaire.

Avec notre correspondante à Kampala, Lucie Mouillaud

Dans le dossier déposé à la Cour pénale internationale, le cabinet d’avocats Vanguard Africa accuse le président Yoweri Museveni, le ministre de la Sécurité Elly Tumwine et huit autres officiels de crimes contre l’humanité et de violations des droits humains et des libertés civiles. L’avocat Bruce Afran, en charge du dossier, dénonce notamment des violences contre l’opposant Bobi Wine et ses partisans.

« Monsieur Wine a été torturé en août 2018, au point où il a dû partir aux États-Unis pour se faire hospitaliser. Plus récemment, le 18 novembre dernier, M. Wine a été arrêté. Des manifestations ont éclatées à Kampala. à cette occasion, le ministre de la Sécurité, Ellie Tumwine, a donné l’ordre de tirer pour tuer Et 54 personnes sont mortes entre le 18 et le 20 novembre. »

Durant la conférence de presse, Bobi Wine a déclaré espérer que la Cour pénale internationale rappellera à l’ordre les autorités. Le candidat à la présidentielle a une nouvelle fois condamné les violences autour de sa campagne : « Je me réveille avec des proches tous les jours, mais à la fin de la journée, certains sont en prison, certains sont à l’hôpital, certains sont morts. Nous faisons face à des policiers et des militaires impitoyables, et ils ont l’ordre de faire tout ce qui est possible pour que je renonce. »

Le bureau du procureur de la CPI a indiqué que les éléments du dossier seraient étudiés en toute transparence et impartialité. Pour le ministre ougandais des Affaires étrangères, Oryem Okello, contacté par l’agence Reuters, « l’Ouganda est un État de droit ». Selon lui, « l’opposition a tout tenté et a échoué, et fais donc désormais appel à la CPI. »

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