Au Bénin, la Cour constitutionnelle ne sauvera pas l’opposition dans sa croisade contre les parrainages que seule la majorité au pouvoir est capable de réunir aujourd’hui pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021. La Cour constitutionnelle s’est déclarée hier « incompétente » en statuant sur des recours de citoyens et d’opposants. Tous demandent la suppression de ce « verrou » pour que la compétition soit réellement ouverte. Le cauchemar des législatives non inclusives de 2019 est encore dans les esprits à Cotonou.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Les trois recours formulés demandaient à la Cour constitutionnelle de déclarer inapplicable l’exigence des parrainages pour tout candidat à l’élection présidentielle. Dans sa décision rendue jeudi 7 janvier, l’institution s’est déclarée incompétente. Elle explique qu’elle ne peut se substituer aux députés représentant le peuple, toucher ou modifier le contenu de lois déjà jugées conformes.
Déception
L’argument ne convainc pas les référents qui se disent déçus, mais pas surpris. Pour eux et pour l’opposition, ce Parlement issu des législatives non inclusives de 2019 ne représente pas tout le peuple. La décision de la Cour étant sans recours et vu l’imminence du premier tour, une solution politique est encore possible, pensent certains observateurs.
Réunion de l’opposition
En tournée dans le nord du pays, le chef de l’État béninois, Patrice Talon, a déclaré hier : « Les démocrates auront le parrainage nécessaire s’ils décident d’aller aux élections ». Mais il n’a pas dit comment. Un de ses soutiens assure qu’il n’y aura pas de candidature unique et ajoute que Patrice Talon, son champion, n’a besoin que de 16 parrainages sur plus de 150. Après l’arrêt de la Cour constitutionnelle, on apprend que l’opposition devrait se réunir rapidement.