Une mission conjointe du gouvernement nigérien et des acteurs humanitaires. s’est rendu dans cette région de Tillabéry, au sud-est du Niger après les attaques de Tchoma Bangou et Zaroumadareye qui ont fait 105 morts dimanche. Selon son rapport consulté par RFI, le nombre de déplacés dépasse aujourd’hui les 10 000 personnes.
Plus de 1 500 foyers, soit 10 600 personnes ont quitté leurs demeures pour fuir les violences. En tout ce sont douze villages qui ont été désertés. La plupart de ces populations ont trouvé refuge à Mangaizé, à 45 kilomètres au nord de Ouallam.
« Ces habitants ont tout abandonné, ils sont partis à pieds, et aujourd’hui ils ont besoin de tout », explique Jean Sébastien Josset, porte-parole à Niamey, du HCR, le Haut Commissariat aux réfugiés.
Aujourd’hui, Mangaizé est protégée par les forces de sécurité, mais la situation dans la région reste dangereuse. Les groupes armés sont profondément installés, comme le révèlent certains détails de l’attaque mentionnés dans le rapport.
Informée d’une offensive imminente, l’armée avait été déployée plusieurs jours avant dans la zone de Tchoma Bangou et Zaroumadareye. Les assaillants ont attendu son départ pour mener leur plan à bien. Depuis près d’un an ces localités sont harcelées par les groupes armés qui prélèvent la zakat, cette aumône mentionnée dans le Coran, transformée en impôt par les groupes terroristes.
Cette situation provoque un « regain de tensions au sein des communautés » selon le rapport, qui s’inquiète de voir certains acteurs locaux plaider pour prendre en charge eux-mêmes leur défense.