L’armée malienne sort de son silence, plus de quatre jours après les événements survenus dans le village de Bounti, dans le centre du Mali, au cours desquels plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie. Les Fama confirment que des frappes aériennes ont été menées ce jour-là.
Des frappes dans le cadre d’une opération conjointe impliquant les Fama, la force française Barkhane et celles du G5 Sahel et qui avaient pour objectif de « neutraliser les groupes armés terroristes dans la zone des trois frontières », assure le ministère de la Défense, qui soutient les explications fournies en début de semaine par la force Barkhane.
Le ministère de la Défense malien décrit le déroulé d’une opération menée avec la force française Barkhane et celles du G5 Sahel, dans la zone entre Hombori et Douentza.
Dimanche, vers 11h, une mission de surveillance repère le « regroupement d’une cinquantaine d’individus » puis un motocycliste armé fait son apparition, suivi d’un pick-up.
Demande d’une enquête
Vers 13h, poursuit le texte, des membres de la Kabita Serma forment trois groupes, que l’armée qualifie de « regroupement de combattants ». Ils deviennent alors une cible : l’opération conjointe Fama-Barkhane-G5 Sahel intervient.
Images de surveillance à l’appui, « les frappes aériennes effectuées par un Mirage 2000 » ont fait au moins une trentaine de morts, indique le communiqué. Il n’y avait là, « aucune scène de mariage, ni enfants, ni femme », insiste le ministère de la Défense, qui prend le contrepied de la version établie par l’organisation Tabital Pulakuu, qui a publié hier, une liste de 18 victimes.
Malgré ces clarifications, la Commission nationale des droits de l’homme exige l’ouverture d’une enquête « crédible et indépendante ». Dans un communiqué diffusé ce jeudi, elle exprime sa « très vive inquiétude ».
Aguibou Bouaré, président de la CNDH