Au Sénégal, le ministère de l’Intérieur a rappelé à l’ordre le parti politique d’opposition, le Pastef, dirigé par Ousmane Sonko et qui était arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de 2019 avec 15% des voix. Il a été menacé de dissolution après avoir lancé une levée de fonds à l’international. Une annonce qui fait polémique dans le pays.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
Le communiqué du ministère de l’Intérieur est clair : « Tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal s’expose à la dissolution. » Dans sa ligne de mire : le Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), parti d’opposition dirigé par Ousmane Sonko.
Depuis samedi 2 janvier, la formation politique a lancé une levée de fonds, notamment à l’international, pour financer leurs activités politiques et aller à la rencontre des Sénégalais dans tout le pays. Pour le moment, 125 millions de francs CFA, soit environ 192 000 euros, ont été collectés auprès de Sénégalais du pays et de la diaspora.
Pourtant, « les partis politiques ne peuvent bénéficier d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs de leurs adhérents et sympathisants nationaux, et des bénéfices réalisés à l’occasion des manifestations », rappelle le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, dans le communiqué.
« C’est une intimidation », répond El Malick Ndiaye, chargé de la communication du parti. « Cette campagne est légale et transparente, indépendante de tout lobby. Nous la continuerons jusqu’en 2024 », assure le militant. 2024 est, pour rappel, l’année de la prochaine élection présidentielle au Sénégal.
COMMUNIQUÉ DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR SUR LE FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES.
Publiée par Ministère de l’Intérieur – Sénégal sur Samedi 2 janvier 2021