Conformément à la Constitution, le chef de l’État béninois Patrice Talon a délivré mardi 29 décembre devant les députés son discours sur l’état de la nation, le dernier de son mandat qui s’achève en avril 2021. Mais ce discours n’a pas totalement convaincu l’opposition, notamment concernant ses revendications politiques.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Le Bénin va plutôt bien, s’est réjoui Patrice Talon. Lors de son discours sur l’état de la nation, le président a cité les progrès enregistrés dans le domaine de l’eau et de l’électricité. Sur les chantiers du plein-emploi, de la santé, de l’éducation, il a fait des annonces avec un calendrier précis. Les 82 députés, tous de son camp, l’ont ovationné plusieurs fois.
Dans son message, la séquence politique a été brève. Après avoir exprimé sa satisfaction d’avoir ramené « la morale dans la vie publique béninoise », Patrice Talon a évoqué la présidentielle à venir. « Le prochain rendez-vous, c’est la présidentielle d’avril 2021, à l’occasion de laquelle je ne doute pas que nos compatriotes auront le choix entre plusieurs projets de société. Ce sera alors la fête de la démocratie », a-t-il déclaré.
Rentrée politique animée en perspective
Cette annonce a un goût d’inachevé pour l’opposant Basile Ahossi, second vice-président du parti Les Démocrates. « Il y a des problèmes qui préoccupent aujourd’hui, comme le parrainage. Comment ça va se faire ? Le COS-Lépi [Conseil d’orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée], qui est essentiellement couvert par les gens de son bord, ce COS-Lépi ne peut pas nous conduire aux élections. Il n’en a rien dit », déplore-t-il.
La polémique va s’arrêter quelques jours, le temps des fêtes et des vacances du gouvernement. Début janvier devrait voir une rentrée politique animée. Il restera trois mois avant la fin du premier mandat de Patrice Talon.