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Ouganda: les ONG inquiètes après l’arrestation d’un militant des droits humains et d’avocats

En Ouganda, forte mobilisation sur les réseaux sociaux après l’arrestation mardi de l’avocat et militant des droits de l’homme Nicholas Opiyo, ainsi que de quatre autres avocats, tous suspectés de blanchiment d’argent. Les cinq hommes sont toujours en garde à vue, et de nombreux défenseurs des droits humains demandent leur libération.

avec notre correspondante à Kampala, Lucie Mouillaud

Depuis l’arrestation de Nicholas Opiyo et de quatre autres avocats, de nombreuses ONG s’inquiètent d’une montée des pressions contre les défenseurs des libertés civiles en Ouganda.

« Je pense que ces accusations pourraient être un moyen d’intimidation. Car ces avocats ont été très virulents au sujet des violations des droits humains, notamment concernant les manifestations du 18 et 19 novembre. Il y a eu beaucoup de critiques des forces de l’ordre durant ces événements », nous explique Pheona Wall, présidente de l’association Uganda Law Society.

Nicholas Opiyo menait notamment une enquête sur les violences durant ces manifestations qui ont causé la mort de 54 personnes.

Pour sa collègue Sarah Kasande, les accusations de blanchiment d’argent contre lui n’ont aucun fondement. Selon elle, ce n’est pas la première fois que ces allégations sont portées contre des militants.

« Le Financial Intelligence Act et les autorités financières ont été utilisés pour réprimer les défenseurs des droits humains. Les comptes d’un certain nombre d’ONG ont par exemple été gelés ces dernières semaines. Ces accusations sont infondées, et elles n’ont aucune justification. »

Le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga, a indiqué sur Twitter ce mercredi qu’une équipe de travail poursuivait activement son enquête sur Nicholas Opiyo et les autres avocats, pendant que des experts analysent les premières pièces à conviction

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