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Abiy Ahmed ouvre un nouveau front en Éthiopie, à la frontière soudanaise

Alors que l’armée éthiopienne combat le parti dissident TPLF dans la province du Tigré depuis plus d’un mois et demi, depuis la semaine dernière, elle est aussi en prise avec l’armée soudanaise à la frontière entre les deux pays. C’est le moment choisi par le Premier ministre Abiy Ahmed pour mener une nouvelle opération dans l’tat du Benishandul Gumuz, dans l’ouest du pays. Il entend y débarrasser la région de groupes terroristes. Mais cette opération fait craindre une escalade.

Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin

Province de plus d’un million d’habitants à la structure ethnique complexe, le Benishangul Gumuz a été le théâtre de nombreuses exactions ces derniers mois. Parmi les victimes, on trouve la plupart du temps des membres de la minorité Amhara présente dans la région.

Depuis Addis-Abeba, le pouvoir incrimine deux groupes accusés de semer le chaos. Les Fronts de libération du Tigré (TPLF) et Oromo (OLF), tous deux qualifiés de terroristes par le gouvernement.

Abiy Ahmed a fait le déplacement pour annoncer une « stratégie spéciale » pour contrôler la région sans en préciser les contours, mais tout laisse à penser que ce sera par la force. Le Premier ministre était en effet accompagné du chef d’état-major de l’armée, et des campagnes de porte-à-porte ont déjà débuté.

On peut craindre que cette opération ait une forte dimension ethnique au vu des conflits déjà existants entre communautés, au vu également du vocabulaire particulièrement violent employé par certains nationalistes à l’encontre des ethnies Gumuz et Berta, majoritaires dans la province.

À noter enfin que cette province est stratégique pour Addis-Abeba car c’est là que se trouve le grand barrage sur le Nil, futur plus grand barrage d’Afrique.

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