En RDC, parmi les mesures prises par le chef de l’État pour contrer la propagation du virus, les activités culturelles sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Elles n’ont repris qu’il y a deux mois, après la levée de l’état d’urgence en août dernier. Les artistes et opérateurs culturels sont donc en colère et dénoncent la politique du « deux poids deux mesures ».
Avec notre correspondante à Lubumbashi, Denise Maheho
Le centre d’art Waza de Lubumbashi a organisé sa dernière activité culturelle ce jeudi 17 décembre, une conférence sur les droits d’auteur. Dès ce vendredi, toutes les activités culturelles sont suspendues sur l’étendue du pays.
Patrick Mudekereza, directeur du centre d’art Waza ne cache pas sa colère: « Quand on voit qu’on laisse les bars, les églises ouvertes mais d’un autre côté, on ferme les universités, on ferme les centres culturels, les endroits où les gens sont censés réfléchir. On se demande ce que l’on veut pour notre peuple. »
Willy Kalenga est cinéaste. Il avait une date, le 22 décembre pour un concours de Miss: « On était déjà en pourparlers. Cette semaine, cela devait continuer. C’était pour un concours de Miss petite taille. Et puis, on avait déjà prévu plusieurs formations en cinéma et en audiovisuel, mais là, nous sommes paralysés. »
La crise économique se poursuit pour les artistes
Pally La Pomme, artiste musicien, lui aussi digère mal la mesure du président de la République: « Je devais tourner des clips. Les scripts prévoient d’aller dans des espaces publics où les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits. Ça me fait très mal. En tout cas, moi je suis très affecté. »
Pendant ce temps, toutes les activités prévues pour les festivités de fin d’année sont reportées. Les artistes entrent dans une nouvelle période de crise économique.