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Soudan: nouvelle montée de tension dans le triangle d’el-Fashaga à la frontière éthiopienne

La tension est montée d’un cran dans l’est du Soudan à la frontière avec l’Éthiopie. L’armée soudanaise affirme qu’une patrouille de soldats est tombée dans une embuscade tendue par des forces armées éthiopiennes. Les affrontements ont eu lieu dans la zone du triangle d’el-Fashaga. Un territoire agricole qui fait l’objet d’un bras de fer entre les deux pays. Les forces soudanaises ont subi des « pertes en vies humaines et en matériel ». L’armée a renforcé sa présence dans l’État de Gedaref.

Avec notre envoyé spécial à la frontière éthiopienne, Eliott Brachet

Des convois militaires lancés à toute allure sur les routes, des hélicoptères dans le ciel, la tension était palpable, ce jeudi après-midi, à Gadaref. Ces mouvements de troupes coïncidaient également avec la visite inopinée du chef du Conseil souverain. Le général Abdel Fattah al-Burhan s’est déplacé en personne aux côtés des troupes soudanaises.

Des sources militaires ont confirmé à RFI l’envoi de renforts déployés le long de la frontière éthiopienne. Selon les mêmes sources, l’armée aurait repris le contrôle de la zone du Jebel Abutiour où s’est déroulée l’embuscade. Des affrontements qui ont fait quatre morts côté soudanais, dont un officier, et au moins 12 blessés.

Risque de déstabilisation

L’armée soudanaise met directement en cause les milices éthiopiennes appelées « shiftas » qui ont contrôlé le triangle de Fashaga pendant des années. Mais elle accuse également l’armée fédérale éthiopienne d’avoir participé aux combats.

Addis-Abeba n’a pas démenti. Le ministère des Affaires étrangères assure que l’armée éthiopienne a répliqué face à une intrusion de militaires sur son territoire. Le Premier ministre Abiy Ahmed a appelé au dialogue entre les deux pays. En revanche, le ministère égyptien des Affaires étrangères a dénoncé des attaques injustifiées qui risqueraient de déstabiliser la région.

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