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Covid-19 en RDC: l’inquiétude monte avant l’instauration du couvre-feu national

Alors que la République démocratique du Congo subit une deuxième vague de Covid-19, le pays connaîtra ce vendredi 18 décembre au soir son premier couvre-feu national. Il débutera à 21 heures et durera jusqu’à 5 heures. La circulation pendant le couvre-feu sera soumise à une autorisation spéciale de l’autorité provinciale, à l’exception des personnes se trouvant dans des situations d’urgence sanitaire. Cette décision va toucher de nombreux Congolais et beaucoup s’inquiètent.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Sébastien Németh

Ambiance karaoké au bar-restaurant Michelet, dans la commune de Limété. Le personnel attend les clients mais s’inquiète. Car ce vendredi soir, l’établissement va devoir fermer beaucoup plus tôt que prévu.

« Le soir, j’ai beaucoup de clients qui viennent manger, boire… Nous sommes très déçus. Ça ne nous fait pas du bien. Si le couvre-feu doit durer trop longtemps, nous manquerons de clients. Et l’argent, il n’y en aura pas… », confie Léonard Liloko, l’un des employés du bar-restaurant.

Pas encore de date de fin pour ce couvre-feu

Le couvre-feu va stopper l’activité durant des heures importantes. L’argument s’entend aussi dans le secteur du transport. Eric Kabambi, chauffeur de taxi, ne cache pas son appréhension. « 21 heures, c’est un manque à gagner pour nous. Généralement, à Kinshasa, c’est à ces heures-là que les gens laissent un petit bonus. La plupart des gens reviennent du travail. (…) Pourquoi nous confiner seulement à des heures tardives ? Pour moi, il y a peut-être anguille sous roche. Il y a quelque chose qu’on nous cache », explie-t-il.

Même ceux qui travaillent la journée seront pénalisés. Yusuf Kaa est artiste-peintre. Il habite loin et il a parfois besoin de plusieurs heures pour rentrer chez lui le soir. Le couvre-feu ne l’arrange donc pas du tout. « Ça va paralyser tant d’activités. Nous sommes parmi les plus repliés. Nous n’avons pas les bons transports et autres. Nous ne refusons pas, nous acceptons, mais qu’ils réfléchissent bien au timing ! », déplore-t-il.

Le couvre-feu a une durée illimitée. Les Congolais ne savent donc pas combien de temps ils auront à subir le manque à gagner.

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