En 2017, Bangassou a fait l’objet d’extrêmes violences faisant au moins 140 morts plus de 40 000 déplacés. Pour ces élections, Bangassou est calme, mais l’approche du scrutin fait renaître certaines peurs.
Avec notre correspondante à Bangassou, Charlotte Cosset
La Minusca patrouille de manière plus régulière. Le soutien au processus électoral fait partie de son mandat. La section police est mise à contribution. Amina Diessongo est le point focal élection d’UNPOL.
« On est là pour accompagner le matériel. On est là pour appuyer le jour des élections. On est là pour la sécurisation des élections. Nous, on est là pour appuyer les FSI par rapport à la sécurisation des élections. On ne fait que des formations par rapport à la sécurisation des élections : comment faire pour sécuriser avant pendant et après les élections. »
Difficiles souvenirs
Mais au quartier Tokoyo, les populations musulmanes qui ont été visées pendant le conflit doutent. Cette maman trie ses arachides le regard perdu dans les difficiles souvenirs : « Aller voter c’est notre devoir, c’est notre droit. Mais le traumatisme du conflit est encore là. On fait encore parfois des cauchemars. »
Pour Daouda, c’est la même réflexion : « S’il y a l’élection pour voter le président c’est bien. J’ai peur, mais s’il y a la sécurité c’est bien. »
Il y a donc des craintes, d’autant que l’un des leaders anti-balaka Yvon Nzelete faisait campagne à Bangassou pour devenir député avant l’invalidation de sa candidature : « Oui parfois je les vois ils passent avec leur moto, mais je ne sais pas ce qu’ils font ici. Ça fait peur parce que c’est le chef des Antibalaka. Ça me fait peur… »
Une campagne timide a débuté à Bangassou. Des banderoles de campagnes ont été accrochées et de rares candidats à la députation et à la présidentielle font des apparitions dans la ville.