L’ex-président François Bozizé dit « accepter » l’invalidation de sa candidature à la présidentielle par la Cour constitutionnelle et appelle les leaders de la coalition de l’opposition, la COD 2020 dont il est le président en exercice, à s’unir autour d’une candidature unique pour battre le président sortant Faustin-Archange Touadera.
Avec notre envoyée spéciale à Bangui, Florence Morice
François Bozizé l’assure dans un communiqué diffusé mardi 15 décembre : il « se plie sans réserve au verdict de la Cour constitutionnelle », qui a invalidé sa candidature à l’élection présidentielle à venir en Centrafrique (premier tour le 27 décembre 2020, éventuel second tour le 14 février 2021). Mais apportera-t-il pour autant son soutien à un autre candidat ? Et si oui, à qui ?
À cette question, l’ex-président a répondu par une « proposition » : il demande aux leaders de la coalition d’opposition, la COD 2020, de se mettre d’accord sur un seul « candidat de consensus », contre six actuellement. Et il promet, le cas échéant, de soutenir ce candidat unique en mettant à sa disposition son « appui politique » ainsi que « la machine électorale » de son parti, le KNK (Kwa Na Kwa).
Les leaders de l’opposition ne sont pas emballés par la proposition de Bozizé
Dans son communiqué, François Bozizé, n’avance aucun nom mais donne quelques critères. Il suggère de choisir celui qui « dispose de la base électorale la plus étendue, et de moyens financiers conséquents ». C’est la seule solution, selon lui, pour faire barrage à Faustin-Archange Touadéra, dont l’objectif affiché est de l’emporter au premier tour face une opposition en rangs dispersés.
Toujours dans son fief de Bossangoa, François Bozizé avait envoyé mardi un émissaire à Bangui pour faire passer ce message, au cours d’une réunion. Mais selon nos informations, la proposition a été accueillie plutôt fraichement par les autres leaders de la coalition. « Nous avons déjà tranché cette question. La majorité des candidats s’y oppose. Pourquoi y revenir ? », tranche un participant. Pour ce dernier, « François Bozizé peut soutenir qui il veut, mais pas imposer aux autres de se désister ».