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RDC: Access Bank accuse l’Agence de lutte contre la corruption de méthodes douteuses

Rebondissement dans l’affaire de blanchiment d’argent présumé par Access Bank. Cette filiale d’une banque nigériane est sous enquête, soupçonnée d’avoir laissé l’homme d’affaires Saleh Assi, ainsi que d’autres personnalités sous sanctions des États-Unis pour financement du terrorisme, ouvrir des comptes pour des sociétés fictives. Une enquête de RFI avait établi que des millions de dollars avaient bien été versés en liquide sur au moins un compte suspect, et retirés par virements. Access Bank dénonce des agissements présumés douteux de l’APLC, qui se défend.

Access Bank, l’établissement soupçonné de pratiques illégales, accuse aujourd’hui la nouvelle Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), créée par le président Félix Tshisekedi, de s’être substituée au parquet et d’user de méthodes cavalières, notamment après la diffusion d’images dans lesquelles on voit des agents encaisser auprès d’elle une forte somme en liquide.

Jean-Jacques Lumumba est le coordonnateur de l’UNIS, réseau panafricain de lutte contre la corruption. Même s’il réaffirme l’utilité de l’APLC, il reconnaît au micro de Sébastien Németh qu’il s’agit de méthodes peu orthodoxes : « L’agence a toute sa raison d’être. Mais là où, très personnellement, je pourrais être choqué aussi, c’est de voir à un moment donné l’agence se transformer en DGRAD (Direction générale des recettes administratives, judiciaires et domaniales). Je ne comprends pas que ce soit à l’agence anticorruption de percevoir des cautions pour pouvoir libérer des gens, alors qu’existe la DGRAD. C’est quand même assez grave de voir que ce sont des agents de la banque qui font des décharges à la main pour percevoir de l’argent, alors que ce sont des opérations qui peuvent être gérées de compte à compte. Cela pourrait soulever plusieurs soupçons de corruption. Cela reste quand même assez grave. »

L’APLC, de son côté, dénonce des manoeuvres et affirme disposer d’indices sérieux contre Access Bank en RDC.

 

« L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption peut exister, mais elle ne pourra jamais remplacer la mise en place d’un parquet financier »

Jean-Jacques Lumumba, coordonnateur de l’UNIS, réseau panafricain de lutte contre la corruption

 

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