Ce sera la cinquantième audience pour l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise, depuis son arrestation le 29 juillet 2016. Il est accusé d’avoir détourné des fonds, non pas à des fins d’enrichissement personnel, mais au profit de la CRTV, qu’il a dirigée de 2005 à 2016. Des accusations jamais étayées, dénoncent les avocats de celui qui vient de passer le cap des 1 600 jours de détention préventive, considérée comme arbitraire par les Nations unies.
Malheureusement, c’est un triste record pour un journaliste camerounais qui va se présenter pour la cinquantième fois devant ces juges. 1 600 jours de détention provisoire sans avoir été jugé, un dossier qui n’avance pas, les rapports qui ont été mandatés dans le cadre de l’instruction et qui disculpaient totalement Amadou Vamoulke des accusations qui étaient portées contre lui, ont été dissimulés. On est très loin du droit on est dans un procès qui est politique, on s’acharne contre l’ancien directeur de la radio-télévision publique camerounaise parce que c’est quelqu’un qui a fait preuve tout au long de sa carrière d’un certain d’esprit d’indépendance, d’un grand professionnalisme, d’une certaine éthique. Et on a considéré à un certain moment qu’il n’était pas assez loyal envers le régime, on a cherché à l’écarter et l’affreuse machine s’est mise en place pour le broyer. Il est très difficile de la stopper. Il n’y a pas de raison qu’Amadou Vamoulke continue à être détenu sans être jugé depuis 4 ans et demi désormais.
Arnaud Froger, responsable Afrique de Reporter sans frontières