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La visite express du Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok en Éthiopie

Intense activité diplomatique pour le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Après avoir rendu visite à son homologue Uhuru Kenyatta à Nairobi jeudi dernier, il a reçu un autre voisin, le chef du gouvernement soudanais Abdallah Hamdok, mais qui n’est pas resté aussi longtemps que prévu.

Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin

Cette rencontre était très importante pour les deux dirigeants alors que la guerre au Tigré continue depuis presque un mois et demi. Un conflit qui déborde sur le Soudan, avec plus de 50 000 réfugiés éthiopiens. La visite, qui était censée durer deux jours, a cependant tourné court, soulevant des questions sur l’entente entre Khartoum et Addis-Abeba et sur l’avenir d’une possible médiation au Tigré.

C’est en tant que président en activité de l’autorité régionale de l’Igad qu’Abdallah Hamdok s’est déplacé en Éthiopie.

Il avait été l’un des premiers à réclamer une médiation il y a un mois, proposition à l’époque refusée par Abiy Ahmed. Selon l’agence Reuters, c‘était pour réitérer cette demande qu’il s’est rendu à Addis-Abeba. Le gouvernement éthiopien dément et demande de « quelle médiation » il pourrait bien s’agir. Un officiel soudanais affirme pourtant qu’Addis-Abeba aurait accepté une réunion d’urgence avec les autres pays de la région sous l’égide de l’Igad.

Initialement prévue pour deux jours, la visite n’a duré qu’une demi-journée. On n’en connaît pas encore les raisons exactes. Mais il existe des points de frictions entre Khartoum et Addis-Abeba.

D’abord, la question du barrage sur le Nil, où le Soudan a récemment quitté la table des négociations. Ensuite, le sort des plus de 50 000 réfugiés passés au Soudan et qu’Abiy Ahmed aimerait voir revenir en Éthiopie car il les suspecte d’être des agents du TPLF. Enfin, la question des revendications territoriales. Khartoum a repris le contrôle de terres fertiles à la frontière éthio-soudanaise, objet de tension depuis 25 ans.

Après la visite, Abiy Ahmed s’est rendu à Mekele où il a tenu une conférence de presse en habit militaire. Il y a félicité ses troupes, qui ont repris la capitale provinciale du Tigré il y a dix jours.

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