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Analyse SÉCURITÉ

Barkhane: en 2020, «un bilan très positif» même si «tout reste fragile» selon le général Lecointre

Le général français François Lecointre est rentré le 12 décembre d'une visite d'inspection de 2 jours au Niger et au Mali, sa 7e visite sur le théâtre d'opération de la force Barkhane. Le chef d'état-major des armées est allé à la rencontre des soldats français et de leurs partenaires des forces armées maliennes. L'occasion de faire le bilan des opérations militaires un mois avant l'anniversaire du sommet de Pau, le 13 janvier prochain, date à laquelle pourrait être annoncée une évolution du format de l'intervention française. Le général François Lecointre est l'invité de RFI.
RFI : Vous revenez d’une visite d’inspection sur le théâtre de Barkhane, opération de l’armée française au Sahel et au Sahara. RFI était à vos côtés. Nous avons pu voir des aviateurs anglais à Gao, des militaires estoniens. On sait aussi que les Américains sont présents aux côtés des Français. Peut-on dire que la France n’est plus seule au Sahel ?
Général François Lecointre : La France fait tout ce qu’elle peut pour être la moins seule possible militairement au Sahel, ce qui n’est pas forcément très simple, non pas vis-à-vis des Américains qui, de façon constante et assez ancienne, mesurent bien l’intérêt qu’il y a à ce que nous luttions ensemble contre la menace terroriste qui se développe ici au Sahel. Et comme c’est une priorité de la défense américaine, ils sont très allants à nos côtés. En revanche, l’engagement des Européens, c’est quelque chose d’assez nouveau, en particulier dans le champ opérationnel qu’on appelle cinétique, c’est-à-dire le fait d’aller au combat. Les Européens sont engagés maintenant depuis 2012, dans un engagement de formation de l’armée malienne et c’est la première fois, grâce à Takuba [force européenne] qu’on arrive à entraîner les Européens à s’engager dans des missions de combat qui comportent du risque, et c’est assez positif. C’est encore progressif, il faut qu’on continue à travailler à cela. Mais en tout cas, je trouve que cela nous donne une perspective assez favorable. Le fait d’internationaliser les choses et de le faire avec les Européens à mon avis présente plusieurs intérêts. Le premier est de partager la charge, parce que c’est une charge financière, c’est une charge en risques, c’est une charge en responsabilité politique, de la partager avec les Européens, de les entrainer dans quelque chose qui leur permet de prendre conscience de la part des Européens d’une sorte de destin partagé dans une zone où il y a des risques. Puis, c’est effectivement d’être plus efficaces auprès des Maliens. Il y a un an, lors du sommet de Pau, la France décidait d’envoyer un renfort de 600 hommes supplémentaires à Barkhane. Quel bilan tirez-vous de cette année d’activité  Je pense que le bilan complet, on le tirera et le président de la République le tirera précisément à la date d’anniversaire du sommet de Pau. Ce que j’observe, c’est que l’effort que nous avons consenti, a été de 600 personnes, mais sur le terrain en capacité opér...   

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