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Des réfugiés érythréens renvoyés dans les camps du Tigré

Dans les camps où se trouvaient 100 000 réfugiés érythréens au Tigré, il n’y a ni eau ni de nourriture. Certains d’entre eux avaient réussi à fuir les combats mais le gouvernement éthiopien a décidé de les renvoyer malgré les risques.

Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin

Des colonnes de bus qui quittent Addis-Abeba hier avec à leur bord, plus de 400 réfugiés érythréens. Destination, la province du Tigré, province qu’ils avaient justement fuie alors que la guerre y fait encore rage.

Le gouvernement éthiopien assume et précise qu’il ne fait que ramener ces réfugiés dans leurs camps, qui seraient sécurisés et sous son contrôle. Une information impossible à vérifier mais que de nombreuses sources contredisent. D’abord, des combats y auraient encore lieu. Quatre travailleurs humanitaires ont trouvé la mort, des membres du International Rescue Committee et du Conseil danois pour les réfugiés.

Ensuit, les camps manquent de tout, d’eau, de nourriture et de médicaments selon l’ONU. L’aide internationale n’est toujours pas autorisée au Tigré et que les pénuries s’enchainent.

Enfin, les États-Unis assurent que l’Érythrée est pleinement engagée dans ce conflit et pourraient menacer les réfugiés. Certains parlent même d’enlèvements.

Reste que ce transfert est absolument inacceptable, selon l’ONU, qui n’en a même pas été informée à l’avance. Le gouvernement empêche toujours les organisations humanitaires d’accéder au Tigré prétextant des combats, mais assure donc aujourd’hui que la zone serait en fait sécurisée pour rapatrier les réfugiés. Interrogées sur cette incohérence, les autorités n’ont pas donné suite à nos demandes.

Un ministre érythréen accuse par ailleurs les Nations unies de se livrer à des campagnes de dénigrement contre son pays et de participer à l’exode de ses citoyens.

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