Le bras de fer continue entre le général Burhan, le chef du Conseil souverain, et une partie de la société civile et des partis politiques. Début décembre, l’officier a signé un décret créant le Transitional Partners Council. Ce nouvel organe de transition est vu comme une menace par beaucoup de Soudanais qui le voient comme un outil pour renforcer le pouvoir des militaires et affaiblir la révolution.
Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh
La pression est de plus en plus forte sur Abdel Fatah al-Burhan. Mais l’officier persiste et signe. Mercredi, le général a estimé qu’un an après sa création, le Conseil souverain, dont il est pourtant le président, avait « échoué à répondre aux aspirations du peuple et de la révolution ».
Selon lui, la création du TPC s’est faite en accord avec le conseil des ministres. Ce n’était donc pas un secret, ou un complot. Le général Burhan a promis que ce nouvel organe n’avait pas pour but de confisquer le pouvoir exécutif ni de prendre la place de la future assemblée.
Le TPC a pour objectif officiel de mener la transition en rapprochant les points de vue entre les institutions. Il se composera de 29 membres, dont 6 militaires, le Premier ministre, 13 membres du mouvement civil FFC et 9 ex-rebelles du SRF.
L’annonce a suscité un tollé. Abdel Fatah al-Burhan est accusé de vouloir concentrer le pouvoir entre les mains du TPC pour affaiblir la révolution au profit des militaires.
Dernière réaction en date, celle, mercredi, du Parti communiste qui a carrément parlé de « tentative de coup d’État ».
Autre point de discorde, la présence dans le TPC, du lieutenant-général Abdelrahim Hamdan Dagalo, le frère de Hemetti, ancien chef de milice soupçonné de nombreux crimes.
Mercredi le lieutenant-général a pourtant assuré que sa nomination s’était faite sur la base de ses qualifications et non pas à cause de ses liens familiaux.