C’est le premier déplacement d’Abyi Ahmed depuis la crise au Tigré. Il est arrivé ce mercredi à la ville frontalière de Moyale où son homologue kényan a inauguré une autoroute reliant le sud de l’Éthiopie au port de Mombasa au Kenya. Une visite d’intérêt économique, mais aussi politique alors que le conflit au Tigré inquiète la communauté internationale.
Avec notre correspondante à Nairobi, Charlotte Simonart
« Tout comme l’infrastructure, nous devons travailler sur la paix et la sécurité », a déclaré Abyi Ahmed après avoir coupé le ruban sur cette nouvelle autoroute entre l’Éthiopie et le Kenya, sans mentionner pour autant le Tigré. Et pourtant de ce conflit, il en sera forcément question lors de cette visite.
Selon plusieurs observateurs, Abyi Ahmed cherche des soutiens face à la vague de critiques de plus en plus vives de la communauté internationale quant à sa gestion de cette crise. Uhuru Kenyatta, le président kényan, pourrait être un soutien de taille alors que Nairobi fera son entrée au Conseil de sécurité des Nations unies en janvier prochain.
Inconfortable position que celle du Kenya, estiment les observateurs. Partagé entre d’un côté sa volonté de maintenir les relations avec l’allié éthiopien, deux pays garants de la stabilité dans la région, partenaires économiques importants. Et de l’autre, la position de l’Union africaine que devra défendre le Kenya à l’ONU. L’Union africaine dont Abyi Ahmed a refusé la médiation régionale dans la crise au Tigré.
Le soutien du Kenya à son voisin du Nord pourrait ainsi être plus timide qu’espéré par le Premier ministre éthiopien.