L’interpellation de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, inculpés et placés sous mandat de dépôt pour « groupement de malfaiteurs et atteinte à la sécurité intérieure de l’État », continue de susciter des réactions. Mercredi, au cours d’une conférence de presse, la Dynamique Mgr Kpodzro, plusieurs autres partis politiques et associations de la société civile sont montés au créneau. Pour eux, ce qui est reproché aux deux opposants est fallacieux. Il faut les libérer, disent-ils, en appelant à la constitution d’un comité de crise.
Avec notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé
Ambiance faite de frissons autour de la table où tous les responsables de partis politiques et d’associations de la société civile ont pris place. L’un d’entre eux lit la déclaration liminaire. Ils dénoncent et condamnentl’arrestation de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, nouvelle coordinatrice de la Dynamique monseigneur Kpodrzo (DMK), et Gérard Djossou, chargé des affaires sociales et des droits de l’homme : la détention dont ils sont victimes est abusive, dit la déclaration.
Pascal Adoko, secrétaire général-adjoint de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) demande leur libération : « Nous estimons que cette pratique, qui date de l’époque soviétique, d’embastiller les adversaires politiques à tout bout de champ en utilisant la justice est une méthode faillie et que le pouvoir togolais, que le pouvoir togolais doit revenir à de meilleures sentiments et libérer madame Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et monsieur Gérard Djossou. »
Demande de la constitution d’un comité de crise
L’interpellation de Gérard Djossou et Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson n’est qu’un prétexte s’accordent les partis pour, disent-ils, « décapiter les mouvements de contestation ».
C’est une procédure pénale en cours et le gouvernement ne veut faire de déclaration particulière, répond, Akodah Ayewouadan, ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement : « Le secret qui entoure la procédure ici a pour but de préserver la présomption d’innocence des personnes citées. Il est d’ailleurs notable que les personnes citées ont obtenu la visite notamment du Cacit [Collectif des associations contre l’impunité au Togo] et de la CNDH [Commission nationale des droits de l’homme]. Donc, à ce stade de la procédure, le gouvernement ne peut faire de déclaration particulière. »
La vingtaine de partis politiques et associations de la société civile appelle les autres forces démocratiques à la constitution d’un comité de crise pour obtenir la libération de tous les détenus politiques.