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Le Maroc veut vacciner vingt millions d’adultes contre le Covid-19

D’ici la fin de l’année, le Maroc espère lancer une campagne visant à vacciner vingt millions d’adultes contre le covid-19, en à peine quelques mois. Ce vaccin ne sera pas obligatoire, mais risque de devenir indispensable, notamment pour voyager en dehors du Maroc. Sur place, où la vaccination est devenue un acte banal depuis des décennies, de nombreux Marocains s’en félicitent et espèrent bientôt sortir de la crise sanitaire. Mais du côté des 20-30 ans, moins touchés par les formes graves du virus, ce vaccin anti-covid 19, importé de Chine, suscite incrédulité et réticences.

Avec notre correspondante au Maroc, Nina Kozlowski

Dans les cafés de Casablanca, la campagne de vaccination contre le covid-19 est le sujet de discussion numéro un. Il y a encore quelques semaines, le Maroc était englué dans l’épidémie, et, maintenant, voilà qu’il dispose d’un remède, importé de Chine. Oussama, chauffeur VTC de 23 ans, s’inquiète du manque de recul sur ce vaccin : « On ne sait pas quels sont les vrais effets négatifs de ce vaccin ou bien les effets secondaires de ce vaccin. Et ça, on ne pourra le voir qu’après un an, deux ans ou trois ans, donc je ne suis pas trop confiant par rapport à ça. »

« On est moins bien loti que la France »

Pas très confiant, c’est aussi le cas de Ghali, jeune cadre dynamique de 25 ans. Dans un élan de cynisme, il se réfère d’abord à la France : « Mon frère qui est à Paris bénéficie d’une assurance maladie, et il ne s’est toujours pas fait vacciner, donc je me vois très mal être vacciné ici, alors qu’on est moins bien loti que la France. »

Laboratoire à ciel ouvert

Même son de cloche du côté de Nadia, serveuse et maman de 29 ans, qui redoute que le continent soit utilisé comme laboratoire à ciel ouvert : « Nous c’est le tiers monde, pour moi on est des cobayes, pour moi c’est un essai qu’on va faire et ensuite on aura des résultats. Mais pour moi, il est pas question que je le fasse, ni moi ni mes filles ». En attendant, la vaccination imminente du personnel de première ligne pourra peut-être rassurer une partie de l’opinion publique.

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