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Ghana: l’opposition n’accepte pas la victoire de Nana Akufu-Addo

Former Ghanian President and candidate of the opposition National Democratic Congress (NDC) John Dramani Mahama speaks during the signing of the presidential election peace pact in Accra, on December 4, 2020, ahead of the December 7, 2020 presidential elections. - Ghanaian President Nana Akufo-Addo and his predecessor and leader of the opposition National Democratic Congress (NDC), John Dramani Mahama have signed the presidential election peace pact ahead of December 7, 2020 polls that will revive old rivalries between the two opposing party leaders in the country's political space. (Photo by PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Selon les résultats provisoires annoncés par la commission électorale ce mercredi soir, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a été réélu à l’issue d’un scrutin extrêmement serré. Son rival historique John Mahama ne s’est pas encore exprimé. Un élu de son parti a annoncé tard dans la nuit que l’opposition rejetait ces résultats et envisageait de faire appel de la décision de la Commission électorale.

Alors que les partisans du président sortant faisaient la fête dans les rues d’Accra pour célébrer la victoire de Nana Akufu-Addo, un député du NDC de John Dramani Mahama a annoncé devant la presse que le parti refusait de concéder sa défaite. Il a menacé de contester ces résultats devant la justice. Il a affirmé que, dans les jours qui viennent, des preuves de fraude seraient apportées, selon notre envoyée spéciale à Accra, Christina Okello.

De son côté, John n’a pas réagi et le candidat s’est abstenu du traditionnel appel téléphonique, pour féliciter Nana Akufo-Addo. Lors de sa dernière prise de parole, ce mardi, John Mahama a prévenu qu’il « résisterait à toute tentative de vol du scrutin », alors que la rumeur selon laquelle il avait concédé la victoire circulait depuis plusieurs heures sur les réseaux sociaux.

Accusations de bourrage d’urnes

Aucun membre du parti de Mahama n’avait fait son apparition au siège de la commission ce mercredi, pour assister à la déroute de leur candidat, un échec que ses supporteurs refusent de croire. Persuadée que la victoire leur a été volée, l’opposition accuse le gouvernement, pour l’instant sans preuve, d’avoir carrément bourré les urnes avec 390 000 bulletins frauduleux dans la région disputée d’Ashanti.

Ce qui est sûr c’est que le candidat de l’opposition maintient qu’il a remporté la majorité au Parlement, même si les résultats des législatives ne sont pas encore connus. Mais sa déclaration a été aussitôt démentie par le ministre de l’Information. Le feuilleton politique n’est visiblement pas près de se terminer.

Pour sa part, Nana Akufo-Addo a appelé le Ghana à la paix et à l’unité. « Le moment est venu, a-t-il dit, quelles que soient les affiliations politiques, de s’unir, de se donner la main et de se tenir côte à côte ».

Je ne suis pas d’accord avec cette façon de procéder.

Les réactions des Ghanéens

Un troisième duel sans arbitre

C’était le troisième duel pour Nana Akufo-Addo et son rival historique. En 2012, John Mahama l’avait emporté, puis il avait perdu en 2016. Il avait alors tenté de contester la victoire de Nana Akufo-Addo, mais avait été sèchement recadré par Jerry Rawlings, le fondateur de son parti, le NDC. John Mahama avait fini par accepter la sanction des urnes, pour laisser la place à son rival, rappelle notre correspondante à Accra, Marine Jeannin. Mais la disparition de Jerry Rawlings, le mois dernier, laisse désormais vacante la place d’arbitre de la vie politique ghanéenne. Et le statut de modèle démocratique du Ghana pourrait en sortir écorné.

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