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Football et santé sexuelle dans les écoles de Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, l’ONG Tackle Africa s’emploie à faire passer des messages sur la santé sexuelle à travers des exercices de football. VIH, IST, violences liées au genre, mutilation génitale, ou accès à la contraception, de nombreux sujets sérieux et graves sont abordés avec des élèves de primaire dans la bonne humeur et balle au pied. Reportage au cours de l’un de ces entraînements dans une école primaire de Grand-Bassam.

Entre l’océan Atlantique et les vieilles bâtisses de Grand-Bassam classées au patrimoine mondiale de l’humanité, les filles de la classe de CM2 de l’école EPP ont pris place sur le terrain. Maillots vert pomme sur le dos, et ballons de foot au pied. Fabrice Meledjro, le coach, oscille entre les conseils stratégiques et sportifs et la prévention sur la santé sexuelle.

Au programme pour ces jeunes filles, quatorze sessions d’entraînement et autant de notions importantes au sujet de la sexualité et de la santé reproductive. Avec deux objectifs prioritaires : apprendre à connaître et à se protéger du VIH, qui touche plus de 400 000 personnes en Côte d’Ivoire, et lutter contre les grossesses précoces.

« On essaie de coller les deux : football et prévention. Ça rend le message intéressant. Je crois qu’elles s’amusent bien en retenant quelque chose qu’on veut faire ressortir à travers les entraînements », explique Fabrice.

« Briser les tabous »

En Côte d’Ivoire, environ 4 000 adolescentes tombent enceintes chaque année. Le pari de l’ONG Tackle Africa est de parler à ces filles jeunes avant le début de leur vie sexuelle, pour qu’elles s’approprient le vocabulaire et les techniques de la protection.

« Premièrement, c’est un grand tabou de parler sexualité. Peut-être plus avec les filles qu’avec les garçons. Il faut donc passer au-delà du fait que c’est un tabou et qu’elles n’en parlent peut-être pas à la maison. Et deuxièmement les connaissances. Elles ne connaissent pas forcément le VIH et ne savent pas comment s’en protéger, remarqueRebecca Illescu, chargée de projet. Ce sont les deux thématiques les plus importantes : les informations qu’on leur transmet et briser les tabous auxquels elles sont confrontées à la maison et dans la société. »

Stéphanie a 11 ans et a déjà acquis des connaissances. « J’ai appris comment se protéger du VIH et comment utiliser le préservatif, raconte-t-elle. Et puis si on te dit que tu as le VIH, tu dois prendre des médicaments tous les jours et si ça ne va pas, tu retournes à l’hôpital. »

Les maladies liées au sida restent la principale cause de décès chez les adolescents en Afrique, c’est le seul groupe d’âge où les infections continuent d’augmenter.

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