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En proie à une sécheresse persistante, Madagascar installe des citernes dans les rues

Face à une sécheresse qui dure, les autorités malgaches ont installé dans les rues plus d’une centaine de citernes de 10 000 litres. Une mesure d’urgence prise par le gouvernement et la commune urbaine de la capitale pour tenter d’atténuer le manque d’eau.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Du côté de Fianarantsoa, dans le centre du pays, l’ensemencement des nuages la semaine passée pour provoquer des pluies semble avoir porté ses fruits. Mais dans le Grand Sud comme dans la capitale, dans une moindre mesure, la situation reste délicate.

Dans la capitale, certains quartiers ont cessé de voir couler l’eau des robinets depuis trois semaines. Alors, aux côtés des bornes fontaines habituelles, s’ajoutent désormais quelque 120 citernes bleues, de 10 000 litres chacune.

À Ambohitrakely, c’est un maigre filet d’eau qui coule de la borne-fontaine. Pour Marie et ses fils, qui viennent chaque jour puiser leurs 160 litres quotidiens, le temps s’est étiré : « Avant la sécheresse, pour remplir huit bidons, ça prenait 15 minutes. Maintenant, il nous faut au moins 2h pour avoir nos huit bidons d’eau. »

Face à ce problème d’approvisionnement en précieux liquide, explique Voahary Rakotovelomananstoa, la ministre de l’Eau, le gouvernement a mis en place des mesures d’urgence. « Pour les grandes villes comme Antanarivo, comme il n’y a pas d’eau au niveau des fokontany [quartiers, ndlr] on met en place des citernes avec des livraisons et des systèmes d’approvisionnement en eau par camion-citerne », détaille-t-elle.

Vétusté du réseau d’alimentation

Toutefois, le problème actuel n’est pas le manque d’eau dans les sites de captation, mais la saturation des sites de production d’eau potable. « Les besoins de Tana se situent actuellement à 300 000 m3 par jour alors que nous ne produisons que 200 000 m3 par jour. Il y a deux sortes de problèmes qu’il faut résoudre. L’insuffisance de production, qu’on résout en construisant des stations de traitement d’eau potable [six stations produisant entre 24 000 et 40 000 m3 par jour sont en cours de construction, ndlr]. Mais il faut aussi voir les infrastructures qui vont distribuer cette eau-là », indique Hery Tiana Rabarison, le directeur de l’exploitation Eau à la Jirama, la compagnie nationale d’électricité et d’eau de Madagascar.

C’est donc tout le réseau d’alimentation, vétuste et peu entretenu durant les dernières décennies, qui doit être rénové et enrichi. Mais en attendant la fin de ces travaux gigantesques, la commune, elle, constate une insuffisance de moyens déployés dans la partie est de la ville et craint déjà l’aggravation de la situation.

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