Cela fait 10 jours qu’un accord a été signé avec les Nations unies pour que des travailleurs humanitaires puissent accéder au Tigré, qui fait face à de nombreuses pénuries, mais toujours rien ne s’est matérialisé. Dimanche, une équipe de l’ONU a été arrêtée après avoir été la cible de tirs. Un geste grave, pleinement assumé par le gouvernement à Addis-Abeba, qui refuse de donner un accès total à la région.
Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hoché-Bodin
Après l’incident de ce week-end, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Redwan Hussein, répète que dans le Tigré, c’est le gouvernement qui décide et l’ONU qui exécute. « Lorsque nous avons signé l’accord humanitaire, nous pensions que les Nations unies collaboreraient, affirme Redwan Hussein. Et que ce serait nous, le gouvernement, qui prendrait les décisions. Nous n’autorisons pas les partenaires à faire cavalier seul ou décider seul. Le libre accès n’existe pas ici. »
Toujours des combats dans le Tigré
Il reconnaît par la même occasion que les combats continuent, et ce malgré l’annonce de la victoire finale par le Premier ministre Abiy Ahmed il y a dix jours : « Nous disons clairement qu’en effet il y a des forces spéciales tigréennes et des milices qui n’ont pas déposé les armes. Ils sont partis se cacher dans le bush et ils sont toujours capables de combattre. »
Les demandes affluent encore et toujours pour ouvrir le Tigré aux observateurs afin d’enquêter sur les possibles crimes de guerre. C’est non selon les autorités. « Nous accepterons des enquêtes indépendantes si et seulement si nous pensons ne pas être à la hauteur. L’Éthiopie n’a pas besoin de baby-sitter. La première entité à qui nous devons rendre des comptes, c’est le peuple éthiopien. Ici, ce n’est pas une colonie, ni par le passé ni aujourd’hui. »
Selon Redwan Hussein, la fin des opérations et l’arrestation des cadres du TPLF pourraient encore prendre des semaines.