Une page s’est tournée, celle de Zacharie Myboto, âgé de 82 ans. Le vieux leader gabonnais a pris sa retraite politique après avoir servi son pays durant 56 ans, tant au pouvoir que dans l’opposition. Zacharie Myboto a quitté ce lundi 7 décembre ses fonctions de président de l’Union nationale, un des principaux partis de l’opposition gabonaise, au terme d’un congrès qui a duré trois jours. Les congressistes n’ont pas réussi à élire un nouveau président.
Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Les débats sont trop houleux, les congressistes sont profondément divisés. Paul Marie Gondjout, l’unique candidat qui a déposé son dossier à la présidence du parti, ne fait pas l’unanimité. Fils d’un leader politique des années 1960, il est l’époux de Chantal Myboto, fille de Zacharie Myboto, le président sortant.
Les congressistes dénoncent alors une succession dynastique et quittent la salle en criant : « Nous sommes très déçus, c’est chaud. C’est toujours comme ça, c’est la démocratie, c’est ça ? »
Les adversaires de Gondjout préfèrent Paulette Missambo, elle aussi proche de Zacharie Myboto. Les positions se radicalisent. Le parti menace d’imploser. C’est dans cette ambiance électrique que l’élection a été repoussée de trois mois.
Gondjout maintient sa candidature
Paul Marie Gondjout affirme qu’il ne retire pas sa candidature : « Il y avait bien trop d’intrigue autour de ma candidature pour des prétextes fallacieux. Ma candidature est maintenue. »
Dans trois mois, le congrès extraordinaire aura pour seule mission de désigner le successeur du président sortant Zacharie Myboto qui a pris sa retraite. L’unité du parti et la présidentielle de 2023 seront les principaux défis du futur président.