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Cacao : les craintes des intermédiaires sur le maintien de la prime spéciale

La Côte d’Ivoire et le Ghana ont lancé, lundi 30 novembre, une offensive médiatique sans précédent contre Hershey et Mars, deux multinationales américaines du chocolat, accusées de ne pas vouloir payer le « différentiel de revenu décent ». Une prime spéciale de 400 dollars par tonne, pour mieux rémunérer les petits producteurs de cacao. Le comportement des deux multinationales américaines pourrait hypothéquer le maintien de ce prix, selon un intermédiaire.

Un intermédiaire souhaitant rester anonyme et membre d’une coopérative à San Pedro, ne cache pas ses craintes concernant la viabilité de la prime spéciale pour les petits producteurs. Il explique aussi qu’avec le contexte actuel, les commandes ne sont pas aussi importantes que prévu.

« Nous, déjà en tant que coopératives, on a de grosses difficultés pour écouler nos produits parce que, quand on se rapproche des différents exportateurs, ils nous disent que les clients finaux, les clients à l’extérieur n’ont pas passé de grosses commandes, raconte l’intermédiaire. Donc, le fait qu’ils n’achètent pas, ça ne nous permet pas d’atteindre le prix des 1 000 francs CFA qu’on a promis aux planteurs. Donc, c’est vraiment décevant. On espère que le conseil pourra trouver une solution avec eux pour nous permettre de résorber ce problème. »

Peur ne pas pouvoir écouler les stocks

La prime spéciale est entrée en vigueur depuis le 1er octobre et elle a permis une hausse de 21 % du prix payé aux planteurs en Côte d’Ivoire et au Ghana. Le producteur ivoirien doit toucher désormais 1 000 francs CFA par kilo de fèves vendues. Pour cet intermédiaire, cela devient un casse-tête pour réussir à respecter les règles imposées par le Conseil Café-Cacao.

« On est obligés de respecter les règles du Conseil. Mais le problème, quand on promet 1 000 francs aux planteurs, il va falloir qu’on trouve une usine pour pouvoir vendre, ce qui fait que même si l’on achète, on est obligés d’attendre deux semaines, trois semaines avant de recevoir notre argent pour revenir payer le planteur, se plaint-il. Donc, si ça continue, les planteurs auront le stock qu’ils ne pourront pas écouler. C’est notre grosse difficulté. Le premier achat qu’on a effectué en octobre, on a pu respecter le prix de 1 000 francs parce qu’il y avait encore des usines qui prenaient du stock, mais depuis fin octobre, début novembre, c’est vraiment compliqué de pouvoir trouver des lieux pour décharger ».

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