L’attaque qui a coûté la vie dimanche à au moins 76 fermiers dans l’État de Borno, au nord-est du Nigeria, a été revendiquée par Boko Haram mardi 1er décembre. La faction dirigée par Aboubakar Shekau dit avoir perpétré ce massacre pour venger certains de ses combattants livrés aux autorités par les villageois. Ce massacre a aussi ravivé les critiques contre la stratégie militaire mise en oeuvre par l’administration du président Muhammadu Buhari.
Avec notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian
Retranchée depuis fin 2019 dans des « super camps », mieux protégés et supposés plus efficace, l’armée nigériane a laissé les communautés rurales plus vulnérables face aux attaques des jihadistes.
Les petits paysans sont en première ligne, alors que le travail des champs est essentiel pour éviter une grave crise alimentaire au nord-est du Nigeria.
Le massacre perpétré samedi dernier par Boko Haram a relancé les critiques contre le président Muhammadu Buhari et ses fidèles chefs des armées. Le Sénat a de nouveau demandé à ce que ces hauts gradés nommés dès sont élection en 2015 soient remplacés.
Mais l’analyste nigérian Confidence Owamninaemi évoque « un manque de volonté politique » et une armée qui « manque d’hommes et des ressources nécessaires pour mener à bien de grandes opérations ».
Pour pallier ce manque d’effectifs, le gouverneur de l’État de Borno a suggéré lundi d’employer des mercenaires pour soutenir l’armée nigériane dans sa lutte contre l’insurrection jihadiste.
En 2015, peu avant les élections, le président Goodluck Jonathan avait reconnu avoir fait appel aux services d’« experts militaires sud-africains », suite à la mort d’un de ces hommes au nord-est du Nigeria.