L’armée fédérale a pris le contrôle de Mekele, la capitale de la région du Tigré, mais les chefs du parti TPLF restent introuvables. Leur leader affirme que la guerre continue et qu’ils vont l’emporter. De son côté, la communauté internationale pousse pour que le conflit cesse définitivement et qu’un dialogue s’instaure afin d’éviter notamment que la crise humanitaire ne s’aggrave.
Avec notre correspondant régional à Nairobi, Sébastien Németh
Pays étrangers et société civile mettent la pression sur Addis-Abeba. Mike Pompeo a haussé le ton ce lundi. « J’ai exhorté Abiy Ahmed à mettre totalement fin aux combats, à entamer un dialogue et à permettre un accès humanitaire », a indiqué le secrétaire d’État américain.
Pour autant Addis-Abeba refuse toujours des pourparlers. Redwan Hussein a estimé qu’il y avait des limites à la négociation. « Étant donné les massacres, l’attaque contre les forces fédérales, les roquettes et les armes qu’ils disent détenir, on ne peut pas nous demander de dialoguer », a déclaré le porte-parole du gouvernement, ajoutant que le pays n’avait « pas besoin de baby-sitter ».
Libération de soldats fédéraux
Beaucoup craignent désormais que le conflit ne se transforme en guérilla. Pour autant, le TPLF a semblé montrer de la bonne volonté. Ce lundi, le parti tigréen a annoncé la libération de 4 000 soldats fédéraux, prisonniers depuis l’attaque du commandement Nord il y a un mois.
La Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC) a elle demandé au gouvernement de rétablir les télécommunications au Tigré et la fourniture des services de base. L’EHRC a appelé les autorités à mettre en place l’infrastructure nécessaire à l’aide humanitaire, au retour des déplacés et réfugiés.
Justement, un chef de milice pro-TPLF a été arrêté au Soudan. Il se trouvait avec des soldats, des membres de sa famille et une importante somme d’argent. De quoi apporter de l’eau au moulin du pouvoir fédéral éthiopien qui affirme que des combattants favorables au TPLF se sont mêlés au flot de réfugiés.