Suite au nouveau découpage régional, le nombre de régions maliennes passe de 15 à 20. À cette occasion, 13 militaires proches d’Assimi Goïta, le vice-président chargé des questions de défense et de sécurité et homme fort de la junte, ont été nommés à la place de civils pour diriger la plupart des régions.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Ils n’étaient jusque-là que cinq militaires sur les quinze gouverneurs de régions au Mali. Mais avec le nouveau découpage régional, ils sont désormais treize militaires et sept civils pour les vingt régions.
Le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, chargé des questions de sécurité et de défense, et le ministre malien de l’Administration territoriale – son camarade de promotion – ont eu la haute main sur ces nominations.
Appliquer la nouvelle politique de défense
Au Mali, le gouverneur de région est le représentant du pouvoir central. C’est un homme clé à l’intérieur du pays. À Gao et Taoudeni, deux régions du nord du pays, ou encore à Mopti, au centre, des militaires sont à la tête des régions.
Selon un proche du vice-président, ces nominations ont pour but d’appliquer la nouvelle stratégie de défense et de sécurisation des populations maliennes.
Dans les rangs de la classe politique locale, ces nominations provoquent déjà des grincements de dents. Même réaction du côté des défenseurs des droits humains, qui rappellent que le nom d’un nouveau gouverneur nommé figure dans un récent rapport de l’ONU, pour « prise de décisions douteuses », lors d’un redéploiement programmé d’éléments de l’armée malienne dans le Nord, fin 2019.