À Madagascar, le salon de l’Étudiant et de l’Emploi attire des centaines de bacheliers. Depuis ce lundi 24 novembre, au jardin du lac Anosy, dans le centre de la capitale, Antananarivo, les travées ne désemplissent pas. Il y a dix jours, un peu plus de 77 000 jeunes malgaches ont obtenu leur baccalauréat. Après une année scolaire très perturbée par la pandémie de Covid-19, de nombreux bacheliers peinent à faire un choix pour leur avenir.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain
Difficile de se frayer un chemin entre la vingtaine de stands d’universités, de hautes écoles et d’instituts privés. Dans la foule, Veronica, 17 ans, vient d’obtenir son baccalauréat scientifique : « J’ai visité beaucoup de stands mais je ne suis pas encore décidée. Ça me fait très peur de me tromper de filière parce que je ne sais pas encore vraiment ce que je veux faire comme métier. L’épidémie de coronavirus m’a beaucoup perturbé et stressé. Je me suis concentrée pour réussir mon bac et je n’ai pas pensé à la suite mais maintenant je me rends compte que j’ai vraiment besoin de conseils. »
Incertitude face à l’emploi
L’incertitude et l’angoisse de ne pas trouver de travail après les études, c’est aussi ce qui a poussé Ravaka, 18 ans, dans les allées de ce salon : « Ca me fait peur de voir tous les gens qui ont perdu leur emploi à cause de l’épidémie. Je vais étudier et je ne sais pas si ça me permettra d’avoir un travail. Je crains de perdre des années. Je connais des gens comme ça, ils ont une licence mais sont au chômage. »
Sous un chapiteau, une trentaine de jeunes assistent à une conférence sur l’auto-entrepreneuriat. Un moyen de faire face au défi de l’emploi pour les organisateurs. Symonette Fanjanarivo, est la directrice générale de la Maison de la communication des universités : « Il y a beaucoup de jeunes qui sont sous-employés ou qui ont leur diplôme et qui ne travaillent pas dans le secteur où ils devraient travailler. C’est pour ça que nous sommes ici, pour aider les jeunes à avoir les outils qu’il faut pour qu’ils puissent s’insérer plus facilement dans le monde du travail ou qu’ils puissent entreprendre. »
Cultiver l’esprit d’entreprise
« Nous essayons de cultiver chez eux l’esprit entrepreneurial, dit-elle encore. Nous avons lancé, notamment, un concours de start-up sur le thème de l’environnement pour développer chez les jeunes cet esprit. Les participants à ce concours pourraient avancer des solutions innovantes pour transformer les déchets ménagers en énergie ou proposer des solutions pour stocker les eaux de pluie, par exemple. »
Les participants auront plusieurs mois pour développer leurs projets et seront soutenus par un coach. Selon les dernières statistiques du Bureau international du travail (BIT), 20% des jeunes diplômés malgaches sont sans emploi