Au Sénégal, des premières analyses ont été effectuées pour comprendre cette « mystérieuse maladie dermatologique » qui a touché plus de 600 pêcheurs, recouverts de pustules au niveau des mains, du visage et des parties génitales. Si « la présence quasi-permanente de l’acide phtalique, du soufre, de l’acide benzène et de l’acide hexadécanoïque » est confirmée, ces produits ne peuvent expliquer la prolifération de ces boutons chez les pêcheurs.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
De l’eau de mer prélevée au niveau des zones suspectes, mais aussi des poissons et des équipements de pêcheurs tels que des gants : tout a été passé à la loupe par le Centre régional de recherche en éco-toxicologie et sécurité environnementale.
Résultat : quatre substances ont bel et bien été détectées, mais elles n’expliquent pas la mystérieuse maladie dermatologique des pêcheurs, assure Marie Khemesse Ndiaye, directrice de la Santé au ministère de la Santé :
« On n’a pas vu de pesticide de résidus de médicaments à des quantités qui peuvent provoquer ces lésions. Par exemple, le soufre ce sont des problèmes pulmonaires mais chez les pêcheurs, on n’a pas vu de problèmes respiratoires, seulement dermatologiques. Les produits chimiques ne sont pas incriminés pour le moment, on continue les recherches. »
Si la pêche, suspendue pendant trois jours, a pu reprendre ce week-end, aucun nouveau cas n’a pour le moment été déclaré, rassure Marie Khemesse Ndiaye. « Les patients sont sortis des structures, ils sont bien rétablis mais on continue la recherche active, pas encore de cas secondaires donc pas de contamination de la population. »
Les recherches vont maintenant se concentrer sur les algues et sur les filets, alors que les pêcheurs continuent d’incriminer la pollution de l’eau. La maladie a d’abord été découverte à Thiaroye, en banlieue de Dakar. Mais des cas ont aussi été découverts dans la région de Thies, sur la Petite Côte, et à Saint Louis.