Les premières audiences du procès des chefs anti-balaka Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom Rhombot sont prévues à La Haye le 9 février prochain. En Centrafrique, la Cour pénale internationale continue à recevoir les victimes de ces deux responsables présumés et enregistre soigneusement leurs témoignages.
Avec notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset
Aujourd’hui, Amina, membre de la société civile, et relai entre les communautés et la CPI, reçoit des victimes pour l’enregistrement de leur dossier.
« C’est à nous de voir si la victime correspond aux critères. Si c’est oui, on va cocher la date. On va mettre la localité et qui est responsable aux yeux de la victime. Il y en a beaucoup, on a commencé ce travail-là, il y a de cela un an déjà. Parfois c’est pas facile, parfois les victimes ne veulent pas entrer dans les procédures. Moi aussi j’ai été victime c’est pourquoi je me suis décidée à venir aider les victimes parce que j’ai subi les mêmes choses. »
Ce monsieur vient d’enregistrer son témoignage. Il est rentré en Centrafrique il y a seulement quelques mois après avoir été réfugié pendant six années dans un pays voisin. Il a perdu plusieurs membres de sa famille, sa maison et ses biens durant le conflit.
« J’ai décidé de venir devant la Cour pénale internationale pour que les auteurs de ce qui m’est arrivé puissent répondre devant la justice d’abord et après qu’ils trouvent une solution à ma situation parce que je continue à souffrir. J’ai déjà subi beaucoup de choses dans ma chaire, dans ma famille. Le plus dur est déjà passé et donc, maintenant, je tiens à poursuivre l’action pour qu’au moins il y ait justice, cela ne me fait pas peur. »
Plus d’un millier de victimes ont déjà été enregistrées dans cette affaire. Les victimes auront la possibilité de participer au procès via leurs représentants légaux à La Haye.