Dernier jour de campagne ce vendredi avant les élections présidentielle et législatives de dimanche. Le moment des derniers grands meetings pour les 13 candidats à la présidentielle. Pour Le REN-LAC, le Réseau national de lutte anti-corruption, cette campagne a été marquée par des distributions dans des proportions inquiétantes, selon l’ONG, de vivres, d’argent et même de carburant. Le REN-LAC dénonce aussi les distributions de gadgets de campagne alors que la loi interdit ce genre de pratiques.
Avec notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Carine Frenk
Depuis la transition, la loi interdit la distribution des gadgets de campagne, les pagnes en Faso Danfani, les t-shirts, les casquettes et autres porte clé à l’effigie des candidats. Mais comme les partis ne sont jamais à court d’idée, ils ont trouvé le moyen de contourner la loi en distribuant pagnes et t-shirt sans logo. Juste aux couleurs du parti…
Dans sa petite entreprise, Abidin fait ses comptes. Il a vendu des t-shirts à 5 candidats. « Il y en a certains qui en ont pris plus de 3000, d’autres ont pris 2000, d’autres que 500 ou 200. Sur chaque t-shirt, notre marge à nous était de 200-300 francs, ça fait un peu avancer le business et ça nous permet de tisser des relations. »
Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, le Réseau national de lutte anti-corruption, regrette que les candidats ne respectent pas l’esprit de la loi. « Cette loi voulait que ces élections se fassent sans achat de conscience et en faisant ainsi, on voit qu’ils cherchent coûte que coûte à faire des achats de conscience et ça, c’est dommage. Nous, ce que nous demandons aux électeurs, c’est de faire fi de toute cette débauche d’argent et de voter selon leur intime conviction. »
Si certains candidats reconnaissent avoir eu recours à ces pratiques, d’autres assurent que ce sont leurs partisans qui choisissent de s’habiller aux couleurs du parti et que c’est bien leur droit.