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Centrafrique: inquiétudes autour de la possible reprise de l’aéroport de Bangui

Le syndicat des travailleurs de l’Asecna tire la sonnette d’alarme, alors que le gouvernement veut céder la gestion et la rénovation de cet aéroport au groupe turc Damnus. Ils craignent de voir leurs emplois disparaître.

Les représentants de l’Asecna [l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique], membres de la commission mise en place par le ministère du Transport et de l’Aviation civile pour « analyser la pertinence de ce contrat » viennent d’alerter le ministre. Pour eux, le contrat va à l’encontre des intérêts des travailleurs du secteur, mais aussi et surtout de la Centrafrique.

Le contrat ne fait aucune allusion au personnel de l’Asecna, qui gère jusqu’ici l’aéroport international de Bangui. Aucun mot également sur les travailleurs de nombreuses autres sociétés engagées dans le secteur. « Ce sont quelque 250 emplois qui risquent de disparaître du jour au lendemain », s’inquiète l’un des représentants des personnels.

Un contrat profitant à Damnus

Autre problème signalé par le syndicat, ce contrat ne prévoit rien, toujours selon ce mémorandum, pour les aérodromes secondaires situés en province et financés en grande partie par les redevances tirées de l’aéroport de Bangui. Mais c’est surtout sur le plan financier que Damnus se taille la part du lion. Il va exploiter l’aéroport pendant deux ans avant de lancer les travaux de rénovation. « Qui finance qui ? », s’interroge le même leader syndical.

Grâce à un autre détail, l’entreprise pourrait encore en profiter davantage. Ce contrat table chaque année sur un nombre croissant de passagers. 75 000 pour l’année prochaine par exemple alors que 45 000 passagers sont attendus. Ce serait à l’État centrafricain de compenser le manque à gagner de Damnus, toujours selon ce mémorandum.

Au final, toutes les redevances et autres avantages rétrocédées au groupe turc devraient lui rapporter au bout de 30 ans, plus de 750 millions d’euros pour un investissement initial de 45 millions d’euros, si l’on en croit les syndicalistes. « Une catastrophe », estime la source jointe par RFI.

Le syndicat des travailleurs de l’ASECNA annonce donc qu’il ne peut pas cautionner un tel projet, et appelle le gouvernement à revoir sa copie.

Un haut responsable du ministère du Transport ayant en charge l’aviation civile s’est voulu rassurant : « Rien n’a été signé jusqu’ici, nous sommes toujours en phase de négociations ». De leur côté, les journaux annoncent qu’une convention a été signée le 23 octobre.

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