Le cardinal Christian Tumi sort de son silence. Après une semaine de repos et d’examens médicaux, le prélat camerounais, âgé de 90 ans, accepte de revenir sur RFI sur le bref enlèvement dont il a fait l’objet les 5 et 6 novembre dernier.
Le cardinal Christian Tumi avait été arrêté puis enlevé sur la route entre Bamenda et Kumbo, alors qu’il circulait en compagnie du Fon (roi traditionnel) des Nso, et de plusieurs accompagnateurs. Il avait été libéré dès le lendemain. Dans cette région du nord-ouest sévissent des milices sépratistes. Le cardinal Tumi est célèbre dans le pays pour ses tentatives de médiation entre les séparatistes anglophones et le gouvernement camerounais. Il témoigne pour RFI :
Ils voulaient savoir quelle était mon opinion sur la forme du gouvernement du pays. Je leur dit : c’est le fédéralisme. Ils ont dit non […] Je crois que c’est au chef de l’État maintenant de faire quelque chose et je crois qu’il peut le faire, c’est-à-dire déclarer l’amnistie pour qu’il y ait la paix et que les enfants aillent à l’école. Il faut que l’armée rentre dans ses casernes et que ces garçons-là déposent les armes.
Témoignage du cardinal Tumi
Le prélat assure avoir été traité avec respect, avoir parlé politique avec ses ravisseurs, et appelle désormais le président Paul Biya à jouer la carte de l’apaisement dans ces zones déchirées par des années de conflit.