Le Forum du dialogue politique libyen s’ouvre ce lundi 9 novembre en Tunisie sous l’égide de l’ONU. Il est censé unifier les Libyens profondément divisés sous un seul exécutif. Mais la liste des participants fait déjà polémique.
Si tout va bien, cette réunion va pouvoir nommer le prochain Premier ministre, le prochain président du conseil présidentiel et ses deux vice-présidents choisis selon un équilibre géographique. La mission s’annonce difficile. La fuite de la liste des représentants a provoqué un tollé en Libye. De nombreuses réserves ont été émises sur la couleur politique de la majorité d’entre eux.
Car sur les 75 participants à cette réunion politique organisée sous haute protection sécuritaire à Gammarth, en banlieue de Tunis, 42 d’entre eux sont membres des Frères musulmans ou affiliés à l’organisation d’une manière ou d’une autre. Alors qu’un parti politique comme la Coalition des forces nationales, vainqueur des deux élections organisées depuis 2011, regrette de ne pas être représentée.
Cette réalité a valu à la mission d’appui des Nations unies en Libye un déluge de suspicions et de réserves, y compris de la part des intellectuels et des organisations de la société civile. Autant dire que c’est un fâcheux départ pour la réussite de cette réunion. Les participants, tous testés négatifs au coronavirus, ont eu l’ordre de s’abstenir de parler aux médias.
En cas de succès, le prochain exécutif sera chargé de tout mettre en œuvre pour organiser des élections générales au bout d’un an. Le prochain gouvernement d’union nationale doit surtout trouver la base juridique et constitutionnelle pour organiser ces élections tant attendues.