Au mois d’octobre, le gouvernement de la RDC a signé avec des investisseurs allemands un protocole d’accord des 25 milliards de dollars pour la modernisation des 10 000 kilomètres de chemins de fer congolais. Le projet a une durée de 30 ans. Au sud et à l’est de la RDC, la Société nationale de chemin de fer du Congo, SNCC, a plus de 3 600 kilomètres de voie ferrée et une vingtaine des locomotives opérationnelles. Cette voie ferrée qui a été construite il y a plus d’un siècle n’a pas connu de travaux de renouvellement. Et cela a un impact négatif notamment sur la production de la société.
Selon le directeur technique de la Société du chemin de fer du Congo, SNCC, la voie ferrée est dans un état préoccupant. Construite il y a plus de 100 ans, à ce jour, seuls 100 kilomètres sur les 3 641 ont été complètement renouvelés, soit 2,7%. Quelques travaux d’entretien ont été exécutés sur certains tronçons. Le tout avec un financement de la Banque mondiale. Mais la voie ferrée connaît aussi des actes de vandalisme, déplore Kashota Mutombo, directeur des infrastructures à la SNCC : « Dans la partie sud vers Sakania, on nous vole des plaques qui relient deux rails pour le besoin de vente de mitrailles. Dans la partie nord, côté Kananga Ilebo et même Mwene-Ditu, on nous vole même des traverses, cette fois c’est pour les forges artisanales qui sont là. Nous avons également des actes de vandalisme, des gens qui font des excavations. C’est-à-dire que dans le temps, le transport des minerais de la Gécamines en vrac fait que certaines matières tombaient et se sont accumulées et c’est ça que les gens prennent sous la voie et ça la déstabilise. »
Une voie ferrée déstabilisée et en mauvais état sur une grande partie, cela affecte les locomotives. Sur 38 locomotives diesels neuves acquises par la SNCC il y a cinq ans, seules 22 sont opérationnelles. David Nshimbi, directeur technique adjoint à la SNCC : « Parmi les locomotives qui sont immobilisées, il y en a au moins quatre qui le sont à cause du mauvais état de la voie. Nous connaissons aussi le patinage qui fait que les roues s’usent rapidement et les locomotives traînent longtemps aux ateliers pour le remplacement du train de roues. Il y a aussi le fait que la voie étant mauvaise, ça limite la vitesse. Nous roulons à moins de 25 kilomètres par heure sur certains endroits et sur une longue distance, ça abîme le matériel roulant. »
Le mauvais état du chemin de fer affecte aussi la production, selon Pierre Kabusonge, directeur commercial de la SNCC : « Si la voie n’est pas bonne, la production en pâtit, dans le sens de la qualité des services. Et la qualité des services dépend de l’acheminement des produits et dépend de la rotation. Il faut des dispositions sécuritaires ou quand le train part, il faut mettre une équipe qui, quand il y a déraillement, relève les wagons et on continue comme ça. »
A ce jour, il faut environ 7 milliards de dollars pour réhabiliter complètement les 3 541 kilomètres restant de la voie ferrée de la Société nationale du chemin de fer du Congo, estime le directeur des infrastructures.