Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Sénégal: après le remaniement gouvernemental, nouvelle donne au sein de l’opposition

Au Sénégal, l’opposition fait son entrée au gouvernement à la faveur du remaniement annoncé dimanche 1er novembre. Un remaniement qui annonce une recomposition de l’opposition sénégalaise.

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

« Au moins, cela a le mérite de clarifier le débat, de voir qui est avec Macky Sall et qui ne l’est pas », lance un cadre du PDS. A la faveur du remaniement, l’opposition a fait dimanche son entrée au gouvernement. Idrissa Seck, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019, prend la tête du Conseil économique, social et environnemental, et deux membres de son parti, Rewmi, sont nommés ministres. Oumar Sarr, ancien ténor du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, obtient le portefeuille des Mines.

Avant son entrée dans le dispositif présidentiel, Idrissa Seck était pressenti pour devenir le chef de file de l’opposition. Désormais, c’est Ousmane Sonko, arrivé troisième à la dernière présidentielle, qui fait figure d’opposant numéro 1.

« Je pense que l’entrée d’Idrissa Seck va marquer un certain vide dans l’opposition de façon tout à fait logique. Celui qui va passer pour le leader naturel de l’opposition, ça va être Ousmane Sonko », souligne Alioune Badara Diop, professeur de sciences politiques.

Besoin d’une opposition regroupée et dynamique

Qui d’autre pour peser face à la majorité ? Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar gracié l’an dernier par Macky Sall, reste inéligible et très discret. Quant au PDS, il est affaibli par des divisions internes sur la place accordée à Karim Wade, le fils de l’ancien président, exilé au Qatar. Certains membres du parti libéral évoquent, à titre personnel, une alliance avec le Pastef d’Ousmane Sonko.

« Sonko n’a pas dit son mot là-dessus. Ousmane Sonko critique le système. Faire alliance avec le PDS, ce ne sera pas bien compris. Mais, dans tous les cas, aujourd’hui, ce qui sauverait l’opposition, c’est de constituer un groupe dynamique. On a besoin d’une opposition forte dans une démocratie », estime Moussa Diaw, enseignant chercheur à l’université Gaston Berger.

Prochaine échéance et prochain test pour l’opposition : les élections locales, prévues, en principe, avant mars 2021.

Quitter la version mobile