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Comores: un père de famille banni de son village pour avoir porté plainte pour viol

Aux Comores, les notables bannissent un père de famille de son village pour avoir osé porter plainte pour viol. La victime présumée est sa fille de 12 ans. Les parents ainsi que leur avocat ont crié leur indignation sur les réseaux sociaux. Si bien que l’affaire a pris une ampleur nationale mettant tout le village dans l’embarras.

 

De notre correspondante à Moroni, Anziza M’Changama

Les parents d’une enfant de 12 ans ont porté plainte pour viol sur leur fille et l’auteur présumé a été placé sous contrôle judiciaire tout en restant libre pour le temps de l’enquête. Le père de l’enfant et son avocat se sont publiquement insurgés contre cette liberté.

La notabilité les a pris à contre-pied en décidant de bannir de leur village de Mbambani, non pas l’accusé, mais le père de la fillette. Son épouse a tenu à le suivre en filmant l’éviction de toute sa petite famille, arguant que la vraie raison pour laquelle ils étaient rejetés, c’est que les vieux sages avaient trouvé humiliant pour toute la commune qu’une plainte pour ce motif soit déposée.

Médiation des autorités

Les réseaux sociaux se sont embrasés. Au cœur du questionnement national : le pouvoir traditionnel et la justice. N’a-t-on pas laissé la notabilité la supplanter ? Et si le tribunal n’apparaissait pas comme défaillant, un groupe d’individus serait-il en mesure de prétendre savoir qui mérite d’être puni.

L’affaire a pris une telle ampleur que les autorités qui refusaient au départ de s’en saisir au-delà du processus judiciaire engagé, ont fini par intervenir pour faire les médiateurs entre la notabilité et la famille rejetée. Les notables de Mbambani ont été reçus par le ministre de l’Intérieur puis par le procureur général pour médiation. Ils estiment que le père de famille est encore trop belliqueux mais rappellent que la mère et ses enfants peuvent rentrer chez eux à tout moment.

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