Le gouvernement sud-africain va injecter 10 milliards de rands, soit près de 640 millions de dollars, dans la compagnie aérienne publique South African Airways (SAA) pour la sauver du désastre. En revanche, ce plan de sauvetage laissera les quatre cinquièmes du personnel sur le carreau et la flotte sera réduite de façon dratisque.
Le président Cyril Ramaphosa en avait fait un impératif, une question de fierté nationale. Il fallait sauver à tout prix le pavillon sud-africain, une compagnie vieille de 86 ans.
On connaît désormais ce prix : 640 millions de dollars, un personnel réduit au maximum, à 1 000 employés contre 5 000 auparavant. Et une flotte qui passera de 44 à six appareils. South Africain Airways (SAA), en procédure de faillite depuis près d’un an, à l’arrêt depuis plusieurs semaines, survivra mais ne retrouvera pas de sitôt son lustre d’antan.
« Sabordée par des années d’incompétence et de corruption »
La compagnie, qui ne fait plus de profits depuis dix ans, était devenue le symbole de la corruption durant les années du régime de Jacob Zuma, « sabordée par des années d’incompétence et de corruption », pour reprendre les mots d’un ancien directeur général adjoint.
Le sauvetage de la compagnie s’est fait au prix d’une intense bataille au sein du gouvernement entre le ministère des Entreprises publiques et celui des Finances. Le gouvernement est divisé sur l’attitude à tenir envers les entreprises publiques, quasiment toutes endettées. Cyril Ramaphosa a d’ailleurs averti il y a dix jours qu’elles devraient se serrer la ceinture.