En République démocratique du Congo, le ministre de la Décentralisation et ancien vice-président Azarias Ruberwa a à nouveau fait face aux députés, mardi 27 octobre. Il était accusé d’avoir usé de son influence pour permettre l’installation de la commune de Minembwe dans laquelle sa communauté, les Banyamulenge, est majoritaire. Il était interpellé sur toute une série de questions, de la légalité de la procédure employée aux délimitations de sa province. À l’issue de cette session de réponses, un député a une nouvelle fois demandé la démission du ministre d’État.
Avec notre envoyée spéciale à Kinshasa, Sonia Rolley
Azarias Ruberwa a répondu point par point. Il a d’abord affirmé que la commune rurale de Minembwe ne dépassait pas les limites du territoire de Fizi. Et a assuré devant les députés ne voir aucun inconvénient à la mise en place de la commission de délimitation annoncée par le chef de l’État congolais.
Mais pour l’ancien vice-président, ce serait « discriminatoire » de vérifier uniquement les limites de Minembwe, quand plus de 500 communes ont été créées par le même décret, ou même d’annuler ce décret à cause de la commune de Minembwe.
Le deuxième point sur lequel le ministre Ruberwa a insisté, c’est sur la légalité de la procédure qui a impliqué plus d’un acteur, ministre de l’Intérieur, gouverneur du Sud-Kivu, ministre provincial de l’intérieur… Mais rien n’y a fait. Celui qui l’avait interpellé, le député Muhindo Nzangi, a été appelé à conclure. Il est revenu sur toutes ses accusations, assurant que la commune empiétait sur le territoire de Mwenga, qu’elle ne respectait pas les critères constitutifs à la création d’une commune et qu’elle avait été établie de manière frauduleuse. Ce membre de parlement a demandé la démission du ministre qu’il accuse d’avoir usé de son influence pour favoriser sa communauté. « Démission, démission ! », se sont mis à crier des députés. L’honorable Muhindo Nzangi, issu des rangs de l’opposition, a été ovationné.