Les autorités de la République démocratique du Congo ont officiellement rouvert, ce samedi 15 août, les frontières aériennes et maritimes du pays. Elles étaient fermées, depuis mars dernier, pour contenir la propagation du Covid-19. RFI s’est rendue sur le « Beach Ngobila », port fluvial de Kinshasa d’où partent notamment les navettes qui relient Kinshasa à Brazzaville, la capitale de l’autre Congo.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Le principal port d’embarquement et de débarquement des passagers qui traversent le fleuve Congo entre Kinshasa et Brazzaville est quasiment vide, ce samedi. Les douaniers sont là, les policiers aussi… Tous les services ou presque sont en place, mais les yachts, bateaux et autres embarcations ne bougent pas.
En effet, il n’y a pas de trafic car les autorités congolaises de Brazzaville n’ont pas encore rouvert leurs frontières. Des échanges ont été déjà entamés pour voir dans quelle mesure réduire le délai. En attendant, seules les personnes détentrices d’une autorisation spéciale peuvent traverser. Pour cela, il faut débourser pas moins de 300 dollars américains.
Les liaisons aériennes et maritimes intérieures en RDC, également suspendues depuis mars dernier, ont à nouveau été autorisées.
Ainsi, ce samedi matin, a eu lieu le premier vol de reprise pour Congo Airways, la compagnie nationale. Une centaine de personnes s’étaient présentées à l’embarquement de Kinshasa, mais toutes les liaisons et toutes les compagnies n’ont pas encore repris.
Crainte de la propagation du Covid-19
La réouverture des frontières aériennes et maritimes ainsi que cette reprise des liaisons par air et par le fleuve, à l’intérieur de la RDC, font craindre une propagation du Covid-19.
Aussi, le gouvernement a précisé, vendredi, que les mouvements migratoires inter-provinciaux sont assujettis à l’obligation de détention d’une attestation médicale, confirmant le résultat du test Covid-19 négatif, réalisé trois jours avant le voyage au sein des instances médicales agréées. Le gouvernement a également décidé de doter tous les aéroports et ports de la logistique sanitaire suffisante pour limiter la circulation du coronavirus.
Mais ce samedi, tout n’était pas au point. Les tests ne sont pas encore déployés dans toutes les villes. Quelques grandes agglomérations ont été équipées pour diagnostiquer le coronavirus. C’est le cas de Matadi, Lubumbashi, Goma, Kolwezi et Mbandaka. Des points d’entrées au pays comme Kasumbalesa, la frontière avec la Zambie et Lufu, frontalier avec l’Angola, ont été équipés, mais beaucoup d’autres endroits attendent toujours le geste du gouvernement.
Au niveau des aéroports, face à la difficulté de la mise en œuvre totale des dispositifs des tests au 15 août, les autorités recommandent de prendre en considération dans un premier temps des tests effectués dans les pays de provenance ou d’origine confirmant le résultat négatif réalisé sept jours avant l’entrée.
Les dispositifs des tests à l’arrivée ne seront prêts qu’à partir du 1er septembre.