Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Le FMI accorde une aide d’urgence de 4,3 milliards de dollars à l’Afrique du Sud

Le FMI a annoncé lundi 27 juillet qu’elle approuvait une aide d’urgence de 4,7 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) en réponse au Covid-19 à l’Afrique du Sud. Cela faisait plus de 25 ans que le pays refusait toute aide de la part du FMI. Mais l’Afrique du Sud est le pays le plus touché d’Afrique avec près de 450 000 cas et 6 700 morts, selon un dernier comptage de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.

L’argent débloqué par le FMI constitue une aide d’urgence pour la riposte au coronavirus, avec deux enjeux : sanitaire et économique. Selon le communiqué du FMI, il doit permettre de « soutenir la santé et les services de première nécessité », de « protéger les plus vulnérables », mais aussi de « stabiliser la création d’emplois » et de « libérer la croissance économique ».

Selon le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, cela passera par des dépenses publiques pour protéger les salaires ou encore par des dispositifs fiscaux, censés offrir « une protection aux travailleurs et aux pauvres, tout en aidant à rester à flot en ces temps économiques difficiles ».

Le FMI veut « des réformes structurelles »

Mais le FMI demande aussi « des réformes structurelles » : l’objectif de plus long terme est de rendre la dette abyssale du pays plus viable, d’améliorer la gestion des finances publiques et celle des entreprises publiques après la révélation ces dernières années de vastes scandales de corruption, comme celui de la société nationale d’électricité Eskom. Ces recommandations en forme d’instructions ne sont officiellement pas des conditions imposées par le FMI en échange de ses fonds.

Cela faisait 26 ans que l’Afrique du Sud, deuxième économie du continent après le Nigeria, refusait toute aide du FMI au nom de sa souveraineté nationale. Mais depuis, la crise sanitaire du coronavirus est passée par là. L’Afrique du Sud, qui prévoit cette année une récession de 8%, a aujourd’hui plus que jamais besoin de cet argent pour faire face.

Nicolas Pons-Vignon, économiste et spécialiste des politiques publiques à la Wits University de Johannesburg

Quitter la version mobile