Johnson Sakaja, sénateur de Nairobi, avait été arrêté vendredi 17 juillet au soir dans un bar à une heure du matin. Un viol flagrant des règles du couvre-feu mises en place contre l’épidémie. Il a été entendu ce matin par un tribunal de la capitale.
Avec notre correspondant au Kenya, Sébastien Németh
La juge a pris acte de la démission de Johnson Sakaja. La magistrate l’a quand même condamné à trois mois de détention ou 150 dollars d’amende. Pris la main dans le sac, Johnson Sakaja évite donc la case prison, puisqu’il a choisi de payer.
« J’ai payé mon amende et je m’engage devant les Kényans à suivre les directives. Je remercie ceux qui m’ont soutenu d’avoir été compréhensifs. Nous sommes tous des êtres humains », a-t-il déclaré.
Depuis le début, Johnson Sakaja fait profil bas. Face à la cour ce mardi matin, le sénateur a d’ailleurs plaidé coupable. Ce lundi déjà, il avait déjà fait acte de contrition devant le commissariat, en venant se livrer à la police : « Je ne me cherche pas d’excuses. Je suis accusé d’avoir violé les règles de couvre-feu, et c’est vrai. J’ai eu tort et je suis désolé. Je porte l’entière responsabilité de mes actes. La loi s’applique à moi comme à tous les Kényans. »
C’est toute l’ironie de la chose, car Johnson Sakaja présidait le comité sénatorial chargé entre autres de discuter et d’examiner les restrictions mises en place contre le Covid-19. Des règles qu’il a lui-même piétinées.
L’élu reproche toutefois un usage excessif de la force. Il a déclaré qu’une cinquantaine d’agents armés étaient venus chez lui samedi et dimanche, terrorisant sa famille. « Je ne suis pas un fugitif. Mes enfants n’ont commis aucun crime, pourquoi les intimider avec des armes ? », a demandé le sénateur.