Jamais les pirates n’avaient attaqué aussi loin en mer. Treize marins russes et ukrainiens ont été pris en otage à 350 kilomètres des côtes béninoises, le week-end dernier. Cette attaque est une nouvelle illustration de la dangerosité pour les équipages des eaux du golfe de Guinée.
Les marins sont de plus en plus réticents à l’idée de naviguer dans le golfe de Guinée. Il faut dire que les pirates ne se contentent plus de voler les marchandises ou le pétrole, ils n’hésitent plus à s’en prendre aux équipages. Ils attaquent à l’aide notamment d’armement type kalachnikov. Les prises d’otages peuvent durer jusqu’à huit semaines et les armateurs doivent alors payer des rançons pour libérer les marins.
L’abordage de ce week-end est l’incident le plus sérieux de ces huit derniers mois. Jamais les pirates n’avaient attaqué si loin des côtes, signe qu’ils disposent de nouveaux moyens, selon les experts. Selon la compagnie grecque à laquelle le bateau appartient, le MV Curacao Trader « est actuellement à la dérive, avec un nombre limité de membres d’équipage ».
Depuis le début de l’année 2020, près de 80 marins ont déjà été enlevés au large du Nigeria, du Bénin ou encore du Gabon. Au total, plus de 90% des kidnappings de marins ont lieu dans le golfe de Guinée d’après le BMI, le Bureau maritime international. Le directeur de cette organisation appelle à protéger les équipages à tout prix. Selon lui, tous les navires sont désormais des cibles de la piraterie.